Depuis des temps immémoriaux, l'incapacité des espèces à vivre ensemble a provoqué des luttes sanguinaires et dévastatrices.
Seule, Zaria la plus puissante des sorcières est arrivée à y mettre un terme. Dés lors, elle est devenue l'égale d'un dieu et fut chargée par tous de maintenir la paix. Pour y parvenir, elle a mis en place Kalby'a … un système de castes qui interdit aux espèces de vivre ensemble dorénavant.
Mais les sentiments interdits qu'Elhena, sa descendante porte à Hayden, le fils du roi lycan peuvent faire tout s'effondrer à nouveau.
Entre complots, guerre, amour, jalousie et vengeance, venez découvrir
Origin, le 1er tome de Red Dawn...
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Chapitre
1
- Le
Sacre du roi -
Assindria,
capitale du royaume de l'Ebona il y a 35 ans.
-
Hayden -
Hayden,
fils de Torken et le souffle coupé en franchissant les portes
gigantesques de la salle céleste du palais de verre. Pour la
première fois, le cœur du royaume de l'Ebona lui était ouverte à
lui comme aux siens, les lycans.
Aujourd'hui,
ce jour marquait une étape dans sa Destinée et celle de toute sa
caste. Son père Torken était fait roi. Pas simplement devant les
lycans mais devant l'Ebona tout entière.
Le
jeune lycan regardait avec émerveillement le joyau séculaire
suspendu au dessus de le lac Andras. Les murs de verre transparents
semblaient s'élever si haut vers le ciel qu'il semblait le toucher.
Seule une puissante magie pouvait expliquer une architecture aussi
monumentale. Ici, la mer épousait le ciel. Hayden avait l'impression
de flotter sur l'eau avec le reflet de la lune à ses pieds.
Le
palais était le lieu le plus sacré de tout GaÏa. C'était d'ici
que l'Hadéna dirigeait les deux royaumes, l'Ebona et l'Hamelda.
Exactement du trône en face duquel le lycan approchait.
Aucun
des siens n'y avaient été convié avant ce jour. Bien sûre
certains des siens avaient en charge la défense du palais mais ils
n'étaient pas invités et ils ne restaient jamais longtemps dans
cette salle. Aucun des siens n'avaient pu admirer la splendeur
monumentale du palais comme à présent.
Hayden
laissa son regard mémoriser toutes ces splendeurs cachés. La
légende disait vrai. Janos, le grand architecture avait su montrer
la magie écrasante de sa caste grâce à sa création. Le lieu
reflétait la devise inscrite sur chaque marche qui conduisait au
trône. Respect,
Crainte et Humilité.
La
salle de verre était le cœur du Palais sinon de l'Ebona. Elle était
gigantesque et de forme circulaire. Sur un demi cercle se trouvait
disposées les tribunes étagées des hauts sorciers de l'Ebona. Déjà
présents, ils attendaient dans une attitude mitigée le début de la
cérémonie. Certains semblaient approuvés le choix novateur de
l'Hadéna mais d'autres ne cachaient pas leur hostilité. Il fallait
dire que Cara n'avait pas demandé son consentement à la puissante
Guilde des sorciers pour cette cérémonie et plusieurs avaient
ouvertement manifestés leur mécontentement devant ce coup de griffe
au protocole.
Cependant,
à l'arrivée de l'Hadéna suivi du Torken tous se turent. Le silence
s'imposa malgré une partie de la foule hostile.
Hayden
craignait, comme son père les conséquences, de cette cérémonie
pour Cara. Certes, il était fier de la reconnaissance que l'hadéna
témoignait à son père. Mais comme la plupart, il n'était pas dupe
et savait que derrière ce sacre se cachait une remise en question de
Kalby'a. Car chef de sa caste, Torken l'était depuis de nombreuses
années. Les rois lycans étaient choisis par les sages de leur
caste. C'est ce qui était arrivé à son père, il y a de nombreuses
années. Tous les sorciers connaissaient sa place. Personne n'aurait
pensé remettre en cause sa position. Aujourd'hui c'était autre
chose. Ce n'était pas le sacre d'un roi mais bien l'entrée d'un
lycan dans la salle de verre. Aujourd'hui,on honorait un lycan de la
même manière qu'un sorcier.
Torken
se tenait à la droite de Cara... comme un égal, un sorcier. Il
restait un vassal mais reconnu et fait roi par l'hadéna. Cara
lézardait l'esprit de Kalby'a que tous vénéraient comme un dogme
sacré depuis la fin de l'Aube Rouge. Et c'est cela qui contrariait
les visages qui faisaient face à Hayden. Ils se regardaient sur un
pied d'égalité.
Cara
avait brisé un consensus et en faisant cela, elle avait fait naître
une opposition. Que ferait-on si cette investiture créait une
scission dans la caste des sorciers ? Il craignait pour la
souveraine qui n'avait pas encore été investit des pouvoirs de
l'Arma car jusqu'à ce moment précis, certains sorciers étaient
plus puissants qu'elle.
Il
se murmurait que certains d'entre eux contraint de vivre dans
l'Hamelda, étaient plus distants et mettaient en avant leur
différence. Le représentant de l'hadéna commençait à avoir plus
de poids là-bas qu'elle même. Leur mode de vie étant trop
différent et les échanges rarissimes pour qu'ils puissent
s'identifier aux sorciers de l'Ebona. Un peu comme eux avec les
lycans de l'Hamelda. Dans ce royaume où toutes les autres espèces
vivaient, les sorciers disaient clairement que seule la force édictée
par Kalby'a pouvait maintenir l'ordre. L'Ebona était la terre des
élites. Tout le monde en était conscient et encore plus les
sorciers de l'Hamelda qui avaient très mal vécu cet « exil »,
le plus souvent forcé. Les relations n'étaient pas très bonnes
depuis l'avènement de Cara et cela perdureraient tant que l'hadéna
n'aurait pas l'arma. Elle serait la magicienne la plus puissante et
c'est seulement à ce moment qu'elle serait légitime pour certains.
Certes
les sorciers étaient plus pacifistes que les lycans mais Hayden
savait que la plupart pensaient que l'eugénisme qui les avaient
amené à la tête des deux royaumes devaient perdurer. Pour cela les
sorciers devaient rester entre eux.
Ce
jour montrait le désaccord entre les magiciens. Cela amènerait-il à
un affrontement ? Hayden avait l'impression que la seule chose
qui contenait l'opposition naissante était la loyauté à l'ultime
Hadéna, la mère de Kalby'a mais jusqu'à quand ?
Hayden
regarda devant lui. Une multitude de visages fermés mais sur
beaucoup transpirait leur amertume et leur colère de devoir
assister au sacre d'un inférieur. Le lycan protecteur,
protecteur par nature avait du mal à admettre le vœu de l'Hadéna.
Son souhait la desservait en l’affaiblissant politiquement. C'est
pourquoi tout comme son père, il avait émis des réserves. Son
rôle, son existence même au sein de l'Ebona ne visait qu'à la
protection des descendants de l'Ultime. Il sourit en repensant à
Jacob, l'Arkan de son père qui l'entraînait tous les jours en vu de
l'intégrer à la Duceta, la garde rapprochée de l'Hadéna.
Il
regarda le second lycan, stoïque comme de coutume, au côté de son
père. Fort et inébranlable face aux tumultes externes. Il ne
déviait pas. Hayden l'envia secrètement. Il était ce que le jeune
lycan rêvait d'être. Jacob s'avança vers lui.
- On lit en toi comme dans un livre ouvert, lui dit discrètement l'Arkan, tandis que la salle se remplissait toujours plus.
- Quoi ?
- Tes inquiétudes. Ne les montre pas, dit-il après un temps. Ne te fis pas à leur apparente indifférence, en faisant référence aux dignitaires assis en face d'eux. Il te jauge. Il t'observe. Si Cara nous a placé à ses côtés, face à eux, c'est pour qu'ils aient un visage à mettre face à leurs questions. La plupart non jamais pris la peine de nous regarder. Aujourd'hui, ils y sont forcés alors efface tes doutes, fils de Torken. Montre que tu es digne d'être en face d'eux.
Hayden
regarda Jacob et se contenta de hocher légèrement la tête. Le
lycan était sage et de bon conseil malgré son jeune âge. Il
comprenait le choix de son père qui l'avait choisi pour le seconder
au lieu de son frère Jessamy.
Jacob
était né pour être un guerrier tandis que son frère aurait fui
devant un homme à terre. La faiblesse de son aîné était d'autant
plus visible en comparaison de la bravoure de l'Arkan. C'est à ce
moment là que son frère arriva, accompagnée de sa future compagne,
la belle Carsis. L'arrivée du couple retardataire se fit sous le
regard plein de reproche de leur père. Une partie de la guilde
regarda consternée le couple qui ne respectait pas le protocole.
Plus personne ne devait accéder aux trois marches après l'hadéna.
Hayden entendit clairement un sorcier s'offusquer. Le protocole
n'était pas respectée. Seule l'hadéna devait arriver la
dernière.Les lycans montraient leur irrespect face traditions.
Son
frère était un idiot impudent qui mettait son père et sa caste
dans l'embarras. Il monta les trois marches avec une assurance qui
donna des envies de meurtre à Hayden. Il lui donna un coup de coude
et eut le plaisir de l'entendre retenir un gémissement. Pourtant son
frère ne semblait pas en colère. Il le regarda avec son air
hautain et son sourire de biais qu'il détestait tant . Son regard
lui apprit ce qu'il qu'il avait déjà compris : son retard
était prémédité. Il ferma son poing en espérant que cela
freinerait son envie de le lui coller en pleine figure.
- C'est inadmissible ! Intervint un des dignitaires assis sur les gradins à gauche du trône.
Hayden
ne le reconnut pas. Il venait donc forcément de l'Hamelda.
- Du calme mon ami, essaya de l'apaiser Cara, mais l'homme semblait excédait. D'autant que Jessamy ne semblait pas le moins du monde contrit.
Hayden
vit la marque du chef de la guilde ainsi que le blason de la famille
des Latimus. Il ne pouvait s'agir que de Jasio, fils de Jared, le
premier sorcier de la guilde mais aussi représentant de Cara dans le
royaume de l'Hamelda. Donc la deuxième force après Cara.
Cara
l'avait « convié » pour montrer à tous l'importance de
cet événement. Dès son arrivée , le sorcier n'avait pas
cherché à cacher sa contrariété. C'est d'ailleurs lui qui avait
alimenté le mécontentement des autres dignitaires de la guilde.
Jessamy lui avait offert une raison supplémentaired'afficher son
sentiment.
- Regarde la pagaille que tu causes encore une fois, ne put-il s'empêcher de reprocher à son aîné.
- Ne me parle sur ce ton, gamin, lui rétorqua-t'il pas du tout mécontent pour autant.
Hayden
se força à respirer. Son frère était un idiot qui nuisait à leur
caste. Il était l'essence même de l'égoïsme et de la futilité.
Il croyait qu'être le fils du roi le plaçait au dessus des lois. Il
se demanda encore une fois ce que pouvait lui trouver Carsis.
Il
l'entendit gémir derrière lui. Il se retourna pour regarder la
lycane. Celle-ci serait tombée si Jacob ne l'avait pas retenu. Elle
se tenait le flanc droit. L'odeur du sang lui apprit qu'elle était
blessée et qu'elle continuait à saigner.
- Que lui as-tu fait ? murmura l'arkan.
Jessamy
le regarda, lui dévoilant toute la haine qu'il lui inspirait. Son
frère ne lui répondit rien mais tendit sa main en direction de
Carsis lui donnant l'ordre par là de quitter l'Arkan pour le
rejoindre. La lycane prit place à ses côtés mais Hayden put
remarquer ses yeux rougis. Son frère la prit par la taille appuyant
visiblement là où se trouvait sa blessure. Jacob gronda mais fut
stoppé par l'arrivée de Sienna, la sorcière empathe qui prit place
aux côtés du lycan.
- Moi aussi, je suis en retard mon oncle, dit-elle avec malice à Jasio. Nous avons eu un accident aux abords du palais. Pardonne-nous.
Sienna
toucha légèrement l'Arkan en passant mais ce contact furtif suffit
à calmer Jacob. Hayden savait que la jeune sorcière était une
empathe déjà très puissante. Elle pouvait canaliser, manipuler les
émotions et les sentiments de tout à chacun. Il en avait ici une
démonstration.
Jacob
et Jasio semblèrent se calmer. Carsis, quant à elle retrouver son
aplomb et réussit à envoyer un sourire à l'arkan pour le rassurer.
Jessamy desserra son emprise et Hayden son poing qu'il ne rêvait
plus d'envoyer à la figure de son frère.
- Pardonnez-moi également intervient clairement une voix au fond de la salle.
Hayden
aurait reconnu entre mille les paroles effrontées de son amie
Héléna. La fille de l'hadéna s'excusait elle aussi de son retard
montrant ainsi que si l'étiquette n'était pas respectée, on ne
pouvait en blâmer qu'une personne la fille de Cara. Personne
n'oserait. Pourtant Hayden ne pensait plus à cela à ce moment. Il
ne vit plus que le jeune homme qui se trouvait dans son ombre.
Elle
avait réussi.
Elle
lui avait promis de tout faire pour qu'il se décide à venir.
Elias.
Son
meilleur ami.
Le
jeune lycan ne put s'empêcher de sourire, le cœur rempli de joie.
Torken
l'avait recueilli à la mort de son père et depuis, ils étaient
inséparables. Pourtant, il n'avait pas voulu assister au sacre de
Torken. Il ne s'en sentait pas digne. Il lui avait dit qu'il aurait
le sentiment d'être un imposteur face à tous les grands dignitaires
de l'Ebona mais Hayden tout comme Helena savait que cette décision
n'était pas bonne pour lui. Elle était dictée par la honte que sa
naissance et la mort de son père avait jeté sur lui. Celui-ci avait
trahit l'Ebona et rejoint les traîtres à Kalby'a qu'on nommait les
Affranchis .
Elias
avait tort. Les choix de son père ne devait plus le définir et
comme toujours l'obstination d'Héléna avait payé. Elle avait
vraisemblablement réussi à le convaincre. Il sourit de plus belle.
Ce jour marquait véritablement une étape dans sa Destinée. Avec
ses deux meilleurs amis, ce moment serait mémorable .
Hayden
considérait Elias comme son frère, en fait il était comme le frère
qu'il aurait voulu avoir et quelque part c'était un peu le cas, en
tout cas dans son cœur. De plus, il savait que pour Torken, il était
comme un fils.
Et
puis maintenant, il y avait Héléna.
Héléna.
Il
se força à ne pas la regarder alors qu'il sentait la brûlure de
son regard. Quelle idiote ! Il lui avait pourtant dit de faire
comme s'ils ne se connaissaient pas. Elle n'en faisait jamais qu'à
sa tête. C'est à peine si la guilde tolérait qu'un lycan
l'approche, alors si l'on apprenait combien qu'ils étaient proches.
Ce
que Cara permettait n'était qu'une illusion. Leur amitié n'était
qu'une illusion comme aimait à lui rappeler régulièrement son
frère Jessamy. En dehors du palais, il y avait la réalité. Hayden
passait son temps à lui rappeler qu'en public, ils devaient feindre
de ne pas se connaître. Si elle continuait ainsi, il lui dirait
qu'il ne voulait plus être son ami. Ils allaient à l'encontre de la
Khal'bya qui était l'enracinement de la vie sur Gaïa. C'était le
renouveau, l'ère de la paix. Le pacte reposait sur l'édification
des castes et il en était le garant comme tous les siens. Les lycans
vivaient aux côtés des sorciers mais pas avec eux. Ils étaient
uniquement leur bras armé et tout le monde voulait qu'il en aille
ainsi. Tout rapprochement aurait été perçu comme une tentative
d'anarchie, de soulèvement de l'ordre en place. Bien sûr Cara et ce
couronnement donnait l'impression qu'ils étaient égaux mais il n'en
était rien. C'était la Guilde des sorciers et Zaria qui avaient
mis fin à la Nuit Noire et c'était eux qui avait le pouvoir dans
les deux royaumes.
Il
existait bien les Affranchis mais ils ne survivaient que grâce à la
mansuétude de la nouvelle Hadéna. Hayden ne les comprenait pas. En
refusant Kalby'a, ces êtres étaient devenus indésirables dans les
deux royaumes. L'Ultime l'Hadéna, les avaient exterminés presque
tous mais comme de la mauvaise herbe, ils avaient repoussé sous le
règne de Cara. Son père refusait de donner son avis sur la question
mais il savait que cette voie conduisait forcément au déshonneur.
Jessamy lui avait avoué que Torken avait eu jadis une sœur qui
était devenue une Affranchie. Personne ne savait ce qu'elle était
devenu. Hayden regarda son père au regard impénétrable. Selon
toute vraisemblance, c'était sa caste qui avait dû la traquer pour
la tuer. Hayden pensa à la souffrance de son père mais il sut qu'il
aurait fait pareil. En devenant, un Affranchi on perdait tout en
commençant par sa famille. Cara était trop sentimental, et ces
pestiférés avaient revus le jour. La mère d'Héléna ne
ressemblait pas à l'Ultime. Elle était trop « pacifiste ».
Il avait surpris une conversation entre elle et son père. Il était
trop jeune à l'époque pour tout comprendre mais il avait senti la
compassion quand elle avait parlé des Affranchis.
- Puis -je être une bonne Hadéna en étant un tyran Torken.
Son
père avait refermé vivement la porte mais il avait sentit la
présence de son plus jeune fils. Ils n'en avaient jamais parlé.
Pour Hayden, elle n'était pas un tyran. Elle avait toujours été
bonne avec lui. Elle savait combien sa fille et lui était proches.
Il n'était pas dupe. Si elle n'avait pas voulu, jamais il n'aurait
pu ne serait-ce qu'apercevoir Héléna. Rien que pour cela, il se
promettait d'être toujours à la hauteur de ce cadeau.
Ce
jour n'allait certainement pas tarder. Il trouvait que l'hadéna
était bonne mais il ne se leurrait pas malgré sa jeunesse. Si
l'ultime était resté en place c'est parce qu'elle avait éradiqué
ce mot de sa bouche.
⋆
⋆⋆
Ce
jour était un grand jour pour Héléna. Au côté de sa mère, elle
voyait l'histoire se réécrire. Elle comprit aux mines hostiles qui
lui faisaient face que cela se faisaient avec beaucoup de courage.
Elle était fière de sa mère et se promit de toujours penser à ce
jour quand elle manquerait de force. Elle regardait Elias qui
regardait par terre et le prit par la main. Il retira vivement sa
main. Tant pis, elle savait qu'il le ferait mais elle voulait qu'il
sache et que tout le monde sache qu'ils étaient amis. Elle surprit
le regard courroucée d'Hayden. Cela la chagrina mais elle savait
qu'il ne changerait pas d'avis. D'ailleurs lui comme Elias avaient le
même point de vue. Leur amitié n'était pas permise. En quoi est ce
que cela serait dangereux. Pouvait-on s'empêcher d'aimer telle ou
telle personne ?
Sa
mère leva la main et l'assemblée se tut. Elle se plaça devant la
scène avec Torken à sa gauche. Hayden était à gauche de son père
et elle à droite de sa mère. Tous deux étaient légèrement de
biais ce qui fit qu'Héléna pouvait le regarder à loisir. Il était
tellement beau dans son habit traditionnel. Elle croisa furtivement
son beau regard bleu furieux qui semblait lui dire de regarder
ailleurs. Je ne peux pas. Elle baissa vivement les yeux en
prenant conscience de son aveu.
- Torken, fils de Lotis, à genou.
Torken
se décala pour se retrouver face à l'Hadéna. Il enleva son habit
dévoilant ses tatouages. Ils montraient qu'il appartenait à
l'hadéna. C'était le cas de tous ceux qui désirait intégrer
l'armée de l'ebona. . Un tatouage au niveau du cœur se distinguait
des autres et semblait se mouvoir. Le strenthyx.
Helena l'observa tout à son aise pour la
première fois. Celui-ci montrait l'appartenance de Torken à la
Duceta- du moins jusqu'à qu'il fut choisi par les siens, il y a
quelques années de cela- . Elle montrait le lien qui liait l'hadéna
à sa garde personnelle. La forme muait en permanence donnant un
aspect toujours différent. Même la couleur semblait changer.
Derrière
Torken se trouvait Hayden qui regardait avec fascination le symbole.
Elle n'ignorait pas qu'il passait beaucoup de temps avec Jacob dans
l'espoir d'intégrer la garde. Elle savait qu'il serait accepté.
Elle l'avait déjà vu combattre et elle savait qu'il avait l'étoffe
d'un grand guerrier tout comme son père avant lui.
- Aujourd'hui je te fais roi de la caste des lycans devant la guilde des vénérables sorciers. Toi et les tiens avaient toujours défendu avec loyauté et fidélité l'Ebona...mais vous n'êtes pas uniquement au service de ce royaume vous en faites aussi partie.
Un
silence encore plus pesant sembla donner plus d'impact à ses mots.
Cara
déposa le sabre d'argent, symbole des membres de la Duceta.
Cependant son pommeau était recouvert d'émeraude
- Je te remercie d'avoir honorer la mémoire de l'ultime, ma mère et d'aider au maintien de Khalby'a mais dorénavant je te demande de le faire à mes côté depuis la salle de verre.
Torken
releva la tête aussi visiblement surpris que le reste de
l'assistance. Il semblait abasourdit.
Une
nuée de protestation se fit entendre mais qui s'arrêta brusquement
lorsque Cara leva la main pour intimer le silence.
- Moi Cara, Hadéna de l'Ebona et de l'Hamelda, fille de l'ultime je demande au porteur du sabre d'argent se présider à la destinée de l'Ebona comme le reste des membres de la guilde.
- Tu ne peux pas, cria Jasio le représentant de l'Hadéna dans le deuxième royaume. Il se leva, furieux.
L'hadéna
le regarda durement et continua le rite. Elle prit le sabre et s'en
servit pour se couper au niveau de la pomme de la main. Le sabre
sembla avaler goulûment le nectar pourpre.
- Je le peux et je le fais. Je suis la garante de la paix et de la justice dans les deux royaumes.
- L'un ne va pas avec l'autre, continua de la couper Jasio. Si tu places le lycan à nos côtés toutes les autres espèces de mon royaume voudront lui ressembler.
- Il suffit ! cria l'Hadéna.
Tout
le monde fut surpris par la colère de l'hadéna, Héléna la
première. Cara était toujours pondéré mais elle avait bien
comprit que l'attitude du sorcier était inadmissible et qu'il
mettait en danger l'autorité de l'Hadéna.
Héléna
vit La puissance de Cara prendre forme en aspirant celle de la salle
véritable amplificateur de pouvoir. Jamais la jeune fille n'avait vu
sa mère montrer ouvertement sa puissante magie.
- L'Hamelda est mon royaume. Tu n'es que mon représentant. Les mots qui sortent de ta bouche ne doivent être que ceux que je te dicte. Je ne tais rien dicté Jasio alors tais-toi.
Le
sorcier se rassit avec force montrant qu'il était mécontent de
l'attitude de l'hadéna sans pour autant aller au delà. Cara avança
sur le devant de la scène montrant à tous la force qui la
parcourait. Elle plaça devant tous l'épée d'argent qui semblait
elle aussi capter la magie du lieu. L'épée s'éleva dans le ciel si
haut qu'Héléna la perdit de vue. Elle entendit le bruit de sa chute
quand cette dernière vint se planter devant le roi lycan toujours
agenouillé.
- Torken, je te fais roi. Je t'offre cette épée, symbole de la place que je veux que tu occupes à mes côtés.
Héléna
regarda le père d'Hayden toujours tête baissée et elle sut que le
lycan ignorait les projets de sa mère. Elle l'avait acculé. Il
releva la tête et regarda pendant un long moment Cara, le visage
indéchiffrable. Il ne pouvait refuser.
- J'accepte dit-il distinctement .
Il
s'approcha à ses côtés de la scène et leva son épée .
- Vive le roi ! ne put s'empêcher de l'acclamer Héléna
Elle
fut suivit par les lycans de la salle qui acclamèrent leur souverain
tandis que les sorciers applaudissaient du bout des doigts.
Hayden
avait l'air d'être tombé sur la tête. Elle regarda Elias qui avait
l'air aussi abasourdi. Héléna ne put s'empêcher de sourire.
- Vive le roi ! Reprit-elle une deuxième fois.
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